Syrie : Assad promet l'amnistie aux rebelles s'ils abandonnent Alep

Le président syrien Bachar Al-Assad dit tendre la main aux groupes rebelles contre qui ses forces se battent depuis près de cinq ans maintenant. Ce jeudi, il a proposé l’amnistie à tous les rebelles qui quitteront Alep avec leurs familles.

Le message du président syrien à l’endroit de ses adversaires est on ne peut plus clair : quitter Alep maintenant avec leurs familles et bénéficier d’une amnistie ou alors rester et subir des assauts encore plus puissants du gouvernement qui reprendra le contrôle de cette grande ville de l’est à moitié sous contrôle de la rébellion.

Ce jeudi, le gouvernement syrien a fait cette annonce aux allures d’ultimatum alors que les deux dernières semaines ont été marquées par les bombardements les plus violents de toute la guerre civile qui dure depuis maintenant cinq ans et demi.

Dans un entretien à la chaîne danoise TV2, Bachar al-Assad a estimé jeudi que la “meilleure option” pour Alep était “la réconciliation” mais que, dans le cas contraire, les forces progouvernementales continueront “à combattre les rebelles jusqu‘à ce qu’ils quittent Alep”.

Si par le passé les rebelles avaient cédé à de pareilles offres du régime Assad notamment à Daraya, une banlieue de Damas qui était en état de siège pendant des années jusqu‘à ce que les rebelles se rendent en août, cette fois, ils sont plus sceptiques.

Ils estiment ne pas avoir de plan pour se retirer d’Alep, la dernière grande zone urbaine qu’ils ont encore sous la main et accusent le gouvernement de manigance.

Des soupçons également partagés par Washington qui s’interroge sur les motivations réelles du clan Assad. “Suggérer d’une certaine manière qu’ils s’inquiètent maintenant des intérêts des civils est scandaleux”, s’est offusqué le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest, rappelant à l’occasion les lourds bilans de civils tués dans les frappes aériennes et les bombardements du régime et ses alliés.

Cependant, la promesse faite par l’armée de réduire les bombardements afin de laisser le temps aux populations désireuses de quitter Alep, s’en aller, semble avoir été tenue. Les résidents de l’Est d’Alep ont en effet déclaré que les frappes aériennes étaient beaucoup plus légères pendant la nuit et le jeudi après la déclaration du gouvernement.

Malgré tout, la peur demeure. Les combats entre les forces en présence s’amplifient à certains endroits, privant les populations civiles de nourriture et de médicaments. L’impasse qui règne en outre sur le plan diplomatique en rajoute aux inquiétudes des populations. En effet, la lueur d’espoir qui était née d’un début de négociations entre la Russie qui soutient d’un côté le régime de Bachar Al-Assad, et Washington accusé de soutenir les rebelles s’est envolée avec l’arrêt de ces pourparlers.

Ce jeudi, l’ONU a prévenu que toute la zone Est d’Alep, occupée par les rebelles risque d‘être “totalement détruite” d’ici la fin de l’année si le régime et la Russie poursuivaient leur vaste offensive militaire.